In Situ – Raccomodage 1.0

Raccomodage 1.0 s’inscrit dans les thématiques de mémoire, de féminité, de lien et aussi de réparation. Cette installation a été conçue pour être promenée de ville en ville, mais pas forcément dans l’entièreté de la forme expérimentée dans cette chapelle bourguignonne du 12ème siècle (pièces anciennes de draps de lin, coton ou métis assemblée comme un chemin et déployés au sol – exposition multisupports symbolisant les générations qui se succèdent à la façon d’une galerie familiale). L’idée était qu’un maximum de personnes puisse le raccommoder au fil des villes et lieux d’exposition.
En rentrant dans la chapelle on se confronte à un long bandeau de tissus ancien. Quelques coussins invitent à s’agenouiller après avoir choisi du fil et une aiguille sur une chaise en paille située sur un côté.

Sur les murs de ce lieu sacré sont accrochés des portraits représentant nos anciens de la préhistoire à l’époque contemporaine.

Exposition participative dans la chapelle Ste Avoye en Bourgogne. Un public fourni est intervenu sur une toile composé de draps anciens dans un esprit de réparation qui d’un passé, qui d’un mauvais souvenir ou une histoire récente..
Le raccommodage s’écrit de milles et unes façon : on reprise, ravaude, rénove, restaure, coud, brode, colle. Cette technique est plus que symbolique et sans le fil, ce lien, ce trait, rien ne tiendrait. Il convient donc de faire lien, de nouer après avoir nettoyé et bien aplati les bords à moins que les esprits fantasques préfèrent broder ou se jouer des volumes. Le pan de tissus qui se déroule au pied du public a grand besoin de réparations ; la première partie surtout où les toiles ont été très éprouvées par le temps. Longer la tenture c’est remonter le temps vers la toile parfaite, immaculée et même parfois brodée avec soin par les mains de nos ancêtres.
… Ce maudit fil. Il aura fallu plus de vingt ans pour réussir à dégager une relative aisance, jeter un oeil au dehors, fixer un angle, avoir un certain regard. Comme émergeant d’un cocon dont il aurait fallu trouver le bout. De cet objet devenu trait, de cet ariane qui se développe … se mouvoir mieux encore… S’extraire chaque jour davantage… Respirer plus librement.

L’espace visualisé rappelle la nécessité. Plus de place, vraie liberté du geste. Rechercher la mobilité pleine et entière. S’extraire complètement de la chrysalide sans se rêver papillon. Juste désirer s’étirer, respirer, déployer ses ailes, envahir l’espace ou choisir d’obliger le regard à s’approcher pour voir ce tout petit détail, là, ici, tout près…

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